Bonjour Bruno,
Pourrais-tu s’il te plait nous raconter l’histoire de cette magnifique chanson qui s'appelle Rue de Beaufort ?
Bonjour Pauline,
J'ai écrit cette chanson le 5 décembre 2016, alors que je travaillais sur le double album Rêves de Bresse et Carrément Bressan avec pour objectif de rééquilibrer le taux de bonnes chansons qui penchaient gravement en faveur du Jura.
Objectif atteint il me semble non ?
Oui, j'ai écrit quelques jolies chansons sur la Bresse comme Bantanges, Tonnerre de Bresse ou encore Soleil de Bresse.
Ceci étant, Rêves de Bresse contient plus de bonnes chansons que Carrément Bressan.
Mais Rue de Beaufort est sur l’album Carrément Bressan.
C’est juste.
Donc tu es à Paris et tu te vois là-bas, c’est ça l’idée ?
Voilà, mais aujourd’hui encore, quand je sors marcher, je regarde le bitume et je m’imagine Rue de Beaufort.
Qu’est-ce qu’elle a donc de spécial cette rue ?
Je ne donnerai pas le numéro, mais c’est la rue où se trouve la maison du peintre.
Et ?
Quand je sortais, j’allais à gauche et tout droit en direction de Louhans.
Au bout, c’est la rue du Jura, je tournais à gauche et je voyais déjà les Arcades de la rue principale, le paradis quoi.
Bref, je l’ai prise des centaines de fois, dans un sens comme dans un autre.
C’est quoi ton plus beau souvenir dans cette rue ?
En 2018, avec Aurélia, on s’était posés sur un petit muret et on boulottait des mirabelles toutes chaudes, tombées par terre, on était comme des gamins.
Boulotter ?
C'était une expression d'Aurélia.
D'autres bons souvenirs ?
En 2020, lors des séances du live à Louhans, quand j’ai chanté cette chanson, alors que j’étais rue de Beaufort, c’était très émouvant, mais pas autant que lorsque j’ai chanté Lâcheur, dans la maison même de mon ami décédé l’année précédente.
Tu allais toujours en ville à pied ?
Oui, un maximum.
Tu étais très attentif à ton bilan carbone donc ?
Il y a tant de choses à voir, à sentir lorsque l’on est à pied.
Il y a une maison, rue de Beaufort avec plein de chèvrefeuille qui dépassent sur la rue par exemple, à chaque fois que je passais devant, je m’arrêtais pour le renifler et puis c’est bon pour la santé de marcher.
Tu marches pour ta santé ?
Non, je marche parce que j’adore ça, je joins l’utile à l’agréable on va dire.
Tu écrivais beaucoup lorsque tu étais là-bas ?
Oui mais ce n’était pas le but. Je n’y suis jamais allé en me disant il faut que j’écrive.
Les premières semaines en général c’était nada et puis ensuite, ça venait naturellement, mais ce n’était jamais prémédité, je ne vais jamais en vacances pour bosser, du moins pas intentionnellement.
Et donc, tu écrivais beaucoup ?
Oui, il m’est arrivé de revenir avec 70 textes en un mois et demi. Ce n’est jamais fait exprès, mais après deux dizaines de textes, quand je sortais marcher, il fallait que je ramène au moins un texte, c’était comme une drogue.
Tu écrivais en marchant ?
Là-bas oui, le plus souvent, quand tu marches seul, tu n’as que ça à faire de penser, alors comme je ne sais faire que penser chansons, j’écrivais.
Enfin c’est une image, les idées me viennent, je m’arrête, je sors mon carnet et mon stylo et j’écris et puis je remets le tout dans ma poche et je repars.
Tu as bien fait de le préciser.
On n’est jamais trop précis pour ces choses là.
Pourquoi as-tu mis en photo pour le clip de la chanson, Jean Gabin et Mireille Balin, quel est le rapport ?
Pépé le Moko est le premier film que je regardais à chaque début de vacances en Bresse, c’était symbolique, et puis une photo de la rue de Beaufort, ça aurait été trop facile, quoique je dois avoir photographié le panneau…à vérifier dans mes archives tiens.
Merci Bruno pour ces petites confidences entre amis et aussi de prendre le temps de répondre à mes nombreuses sollicitations.
A bientôt pour la suite de l’histoire de tes chansons !
Mais tout le plaisir est pour moi.
Merci Pauline pour l’intérêt que tu portes à mon travail et à bientôt.
Lien vers la chanson :
Lien vers la chanson en live :
Extrait de la mini bande dessinée, La Bresse à Bruno, crée par Aurélia P. (Merci Bruno de nous en faire profiter un peu, on aimerait beaucoup voir le reste...)
Photo prise le 17 juillet 2012. Merci Bruno d'avoir tenu ta promesse.
Chanson écrite le 05 décembre 2016.